mardi 15 novembre 2011

L'arme, la bite et le portable : les jouets des soldats désespérés



Chargés d'apporter la liberté, de promouvoir la démocratie et la version états-unienne du christianisme tout en combattant victorieusement le terrorisme, les soldats américains ne sont pas tous convaincus de la noblesse de leur tâche. Selon une étude récente, un Américain sous les drapeaux s'est suicidé toutes les 36 heures entre 2005 et 2010; en juillet dernier c'était plus d'un par jour. Et l'Association des vétérans estime qu'un soldat à la retraite se supprime toutes les 80 minutes...

Bientôt Noël en Afghanistan: "Jackson" à la popote (mess) des soldats.
En cause: 1) la santé mentale des recrues -- jeunes chômeurs, mecs en conflit avec l'école et la justice, gars abusés par les promesses de recruteurs payés à la pièce; 2) les traumatismes  crâniens au combat; 3) le manque de cohésion au sein de l'armée; 4) la découverte de la réalité sur le front de guerre et de l'inefficacité des moyens engagés; 5) l'énorme consommation de médicaments, de drogues prescrites ou non et d'alcool; 6) la quasi impossibilité de parler de problèmes psychologiques ou autres au sein de ce milieu machiste, y compris après le retour au pays; 7) le traitement plus que négligent que l'Armée réserve aux vétérans physiquement ou mentalement affectés; 8) l'accès facile aux armes privées pour se tuer ou commettre des actions criminelles dans un accès de folie après le retour.

Les photos publiées ici proviennent de Bill in Exile le blogue de Scott, un ancien Marine. Elles représentent les soldats "Jackson" et "Daniel" BFF (best friends forever), copains à la vie à la mort, dans la Zone verte qui était le secteur ultra-protégé de l'Armée américaine à Bagdad; puis "Jackson" seul en Afghanistan. Des gueules tragiques de jeunes mecs dressés à tuer sur lesquelles je lis le désespoir du pas d'avenir. Alors, ils passent le temps comme ils peuvent, avec les jouets qui sont à la portée d'un soldat -- son arme, sa bite et son portable --, dans des pays dont ils ne comprennent ni la langue, ni les moeurs, ni la religion -- même s'ils sont assez intelligents pour saisir qu'ils n'aimeraient pas non plus qu'une armée étrangère occupe les Etats-Unis pour les "libérer".

André

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Vous lisez le "désespoir du pas d'avenir" sur ces visages. Je me permets de vous trouvez un peu trop bienveillant. Pensez vous ques les nazis des années 1940 étaient "désespérés" ? Peut être certains, mais, sans doute, pas seulement.

Alors, bien sûr, chaque individu est un individu, mais le phénomène de groupe, celui de "devenir boucher en masse" existe aussi. A cet égard, je trouve intéressant la "gemellité" de ces deux hommes. La quasi impossibilité d'être seul. Tuer à deux ou plus, c'est plus facile, l'armée connait cela depuis des lustres.

La dernière photo est terrifiante. On a beau aimer le corps masculin, ces deuxs paires de regards provoquent le dégout.

Ils se suicident...mais, autour d'eux, que de dégât auparavant!!

Bien cordialement.

M.C.