lundi 21 novembre 2011

1947 : le discret commerce des photos de jeunes athlètes nus


À la fin de la Deuxième guerre mondiale durant laquelle il avait servi dans la Marine, le comptable Don Whitman est rentré au Colorado avec une idée en tête: se lancer dans la vente par correspondance des photos de jeunes et beaux mecs. Il a publié une annonce pour trouver des gars musclés, prêts à poser à poil ou avec un cache-sexe et en a sélectionné douze, qu'il a photographiés dans son studio improvisé et en pleine nature.

"The Young Physique": 1er numéro, août 1958.
Les premières commandes sont arrivées en avril 1947 grâce aux pubs qu'il avait placées dans des mensuels de culture physique -- petits cahiers qui s'adressaient plus aux admirateurs qu'aux culturistes. Ainsi est née la Western Photography Guild. Sa clientèle était majoritairement homosexuelle (si elle se l'avouait à elle-même) et loin d'imaginer qu'un jour elle pourrait se procurer des journaux pornos au tabac du coin.

Les affaires furent florissantes durant les années 1950. Whitman était aussi directeur du concours de Mister Colorado, ce qui lui permettait de recruter  facilement de nouveaux modèles. Mais la concurrence augmentait au fur et à mesure que la loi sur la nudité frontale devenait plus tolérante. La WPG sut conserver sa clientèle grâce à la qualité quasi artistique de ses photos. Le studio a fermé ses portes en 1989.

Que sont devenus les modèles? James Dardanis (ci-contre à gauche), excellent athlète à l'université, posa d'abord pour Bob Mizer à Los Angeles. Il s'engagea dans l'armée de l'air puis revint vivre au Colorado. Il travaillait dans un ranch lorsque Whitman l'a photographié. Ensuite, il a mené une carrière de vendeur et s'est marié deux fois. Quatre fils, trois filles et le souvenir de sa beauté lui survivent.

André

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Est ce parce que cela fait sourire des souvenirs de mon enfance ? Ces revues d'occasion, défraichies, en vrac sur un trottoire de rue ; sous des arcades, devant un cinéma qui s'appelait "l'Appolo". A l'ombre d'une lumière toride. Elles me mettaient une boule à la gorge ou faisaient battre, plus vite, mon coeur. Elles aimantaient mon regard, et je n'osais les effleurer des yeux.

Je trouve, qu'ils ont gardé, au travers des décennies, la beauté de leur fraîcheur ; ces "gros bras" sont, paradoxalement légers et gracieux, ingénus, dans un équilibre masculin- féminin qui reste leur charme.

Ou est ce seulement le souvenir de l'enfant les découvrant ?

Snas doute, aussi, votre sélection.
Merci.

Bien cordialement

Anonyme